Le portage salarial, c’est un peu le meilleur des deux mondes : l’indépendance du freelance, la sécurité du salarié. Mais quand on débute, une question revient systématiquement : comment ça se passe, concrètement, une mission en portage salarial ? Voici le fonctionnement réel, loin du jargon et des plaquettes commerciales.
Tout commence toujours du même côté : c’est à vous, en tant qu’indépendant, de trouver votre mission. Le portage salarial n’est pas une agence de placement. Vous discutez directement avec votre client, vous négociez votre tarif, votre périmètre, votre calendrier. Une fois l’accord trouvé, c’est là que la société de portage intervient pour formaliser tout ça.
Il y a deux documents essentiels à mettre en place : d’un côté, un contrat de prestation entre la société de portage et votre client, de l’autre, votre propre contrat de travail (en CDD ou en CDI) avec la société de portage. La mission peut alors commencer sans accroc, et vous pouvez vous concentrer uniquement sur ce que vous savez faire : bosser pour votre client.
Durant la mission, rien ne change fondamentalement par rapport à une prestation classique. Vous suivez votre planning, vous atteignez vos objectifs. La différence, elle vient à la facturation. En fin de mois ou en fin de mission, vous transmettez vos éléments (feuilles de temps, rapport d’activité, etc.) à votre société de portage, qui va se charger de tout : émettre la facture, suivre le règlement, calculer les cotisations sociales et… verser votre salaire. Vous êtes payé exactement comme un salarié classique, avec fiche de paie et tout ce qui va avec.
Un point souvent mal compris : même si vous signez un CDI avec votre société de portage, entre deux missions, vous n’êtes pas rémunéré. Le contrat continue d’exister, mais sans versement de salaire. C’est ce qui permet d’éviter de devoir refaire toute la paperasse à chaque nouvelle mission.
Un modèle qui a fait ses preuves
Si le portage salarial séduit autant, ce n’est pas un hasard. En 2023, plus de 200 000 professionnels en France avaient choisi cette solution, selon Umalis. Et le chiffre ne cesse de grimper : le marché pèse désormais plus de 2 milliards d’euros, avec une croissance annuelle de 20 % . Le profil type du salarié porté ? Un cadre de 46 ans, plutôt homme (à 62 %), souvent dans l’informatique, la gestion de projet ou le management de transition .
Un autre chiffre intéressant : 55 % des salariés portés sont en CDI . Cela montre bien que le portage n’est pas réservé aux missions courtes ou précaires. De plus en plus, c’est un mode d’exercice durable, avec des projets de longue durée.
Et côté rémunération ? En 2021, le revenu brut moyen en équivalent temps plein s’élevait à 62 435 euros . Ce qui confirme que le portage salarial n’est pas un pis-aller, mais une vraie alternative pour développer une activité indépendante sérieuse.
Enfin, la diversité des activités possibles fait que le statut est accessible à presque toutes les professions.
Pourquoi ça fonctionne
La clé du succès du portage salarial tient en trois mots : autonomie, simplicité, sécurité. Autonomie, car vous choisissez vos missions, vos tarifs, vos clients. Simplicité, parce que toute la partie administrative est externalisée. Sécurité, parce que vous bénéficiez de la protection sociale d’un salarié classique : assurance chômage, retraite, mutuelle.
Petit bonus pour ceux qui hésitent encore : contrairement à ce qu’on pense parfois, trouver une première mission en portage ne prend pas des mois. Une étude récente montre que 73 % des salariés portés décrochent leur premier contrat en moins de deux mois . De quoi rassurer ceux qui redoutent de passer des semaines sans activité.
Si vous aimez votre indépendance mais que vous ne voulez pas passer vos soirées à remplir des liasses fiscales, le portage salarial reste l’une des solutions les plus efficaces pour développer votre activité sereinement.